BLOG: REPORTAGE PRODUCTEUR INCA ORCHIDS

André van der Goes. Horticulteur dans l’âme. À la recherche d’une dynamique et de défis, lors d’un stage au Brésil, il trouve précisément la culture qui lui apportera tout cela. Aujourd’hui, bien des années plus tard, je le rencontre dans sa pépinière. Découvrez comment un producteur d’orchidées exclusives tente de trouver l’équilibre entre son amour pour les plantes et la réalité commerciale.

 

Pourquoi êtes-vous devenu horticulteur et pourquoi cultivez-vous justement des orchidées ?

« Je viens d’une famille d’horticulteurs et alors que mon frère et ma sœur se cassaient encore la tête pour savoir vers quoi ils allaient s’orienter à l’école, pour moi, les choses étaient claires : je voulais faire des études d’horticulture. Après avoir terminé mes formations, je ne voulais pas immédiatement travailler chez mon père. Il cultivait des cymbidiums à couper et je trouvais que ça manquait de dynamisme. Je suis parti travailler chez un gros producteur de poivrons, mais je trouvais que ce monde de production de masse et d’automatisation n’était pas non plus ce que je recherchais. Lorsque mon père était prêt à changer de cap avec moi, nous avons commencé à cultiver des orchidées exclusives. Cette idée avait germé en moi lors d’un stage au Brésil où j’avais atterri chez un producteur d’oncidiums et de miltonias.

 

Donc, j’étais arrivé à mes fins. Des défis et une dynamique suffisante ! La culture de ces espèces d’orchidées reste un travail de pionnier. Nous possédons environ 50 espèces différentes dans notre pépinière. Vous devez apprendre à connaître chaque espèce en effectuant une quantité infinie d’essais. Parfois je pense ‘la culture entièrement automatisée des poivrons n’était pas si dingue que ça’.

 

L’entreprise a été baptisée il y a quelques années de cela Inca Orchids. Ceci est également la marque sous laquelle vous livrez les orchidées. Que signifie Inca Orchids ?

« Je souhaite emmener le client dans la forêt tropicale montagneuse des Andes. Ici, à 1 600 mètres d’altitude, vivent de magnifiques orchidées sous la canopée des arbres. Vous entendez les bruits de la jungle et remarquez que la nuit, il peut faire plutôt frais. Pour finir, vous découvrez, tapi dans la forêt, l’ancien temple Inca que vous recherchiez.

La raison pour laquelle j’aime relier cette histoire à nos orchidées ? Regardez, le phalaenopsis est connu de tous, il n’a plus besoin qu’on raconte son histoire pour se vendre tout seul. Les orchidées comme le brassia, l’oncidium et le zygopetalum n’ont pas cette notoriété. Je comprends que le phalaenopsis doit son succès à sa longue floraison et à la facilité qu’il a pour refleurir. Mais la sensation mystique de la jungle, les couleurs et motifs étonnants, les parfums les plus délicieux, … vous trouverez tout cela chez les autres orchidées. »

 

Y a-t-il encore des espèces que vous aimeriez cultiver ?

« Le monde des orchidées est d’une richesse incroyable et je suis toujours en train d’expérimenter d’autres espèces. Ainsi mon amour pour les plantes entre régulièrement en conflit avec la réalité commerciale. Si je veux lancer une plante sur le marché avec succès, celle-ci doit en effet satisfaire certaines conditions. Elle doit être adaptée aux zones de climat que je possède sur la pépinière, les plantes ne peuvent pas devenir trop hautes, les feuilles ne peuvent pas présenter de taches noires. Il y a tant de belles choses, mais je dois rester réaliste. Je me suis occupé pendant un certain temps de la ‘Disa uniflora’, une magnifique orchidée africaine. Mais je dois me freiner moi-même lorsque je constate que sur 100 plantes, seules 10 se mettent à fleurir.

 

Heureusement, grâce aux recherches et essais réalisés en grand nombre, j’ai évidemment aussi des espèces que je peux finalement cultiver avec succès. Nous allons par exemple lancer un zygopetalum bleu foncé et un épidendrum orange. Deux magnifiques plantes qui n’ont pas encore reçu de nom. Et sentez ce zygopetum au parfum extraordinaire ! »

 

« Il y a tant de belles choses, mais je dois rester réaliste. »

 

 

Orchidee geurendÀ propos de parfum, quelle orchidée a selon vous le parfum le plus sublime ?

« Je suis fan du parfum des miltonias. C’est en tout cas une plante avec des fleurs magnifiques. Mais mon nouveau favori est l’odontoglossum Naevium. Il s’agit d’une nouvelle espèce qui m’apporte une grande satisfaction. Des fleurs dentelées, blanches, en forme d’araignées, avec un cœur jaune et mouchetées de rouge foncé. Et avec un parfum divin ! »

 

Avez-vous encore des conseils pour les jardineries ?

« Ne mélangez pas les orchidées exclusives avec les phalaenopsis. L’effet jungle sera en effet bien plus mis en valeur entre des plantes au feuillage tropical comme le calathea, l’aglaonema et l’alocasia. Expliquez que les bons soins sont importants, mais pas compliqués du tout.
Les plantes sont les plus saines lorsqu’elles sont livrées avec un certain nombre de fleurs ouvertes. Elles ont alors passé la phase qui demande beaucoup d’énergie dans la pépinière où les conditions sont idéales et elles peuvent certainement encore fleurir pendant 6 à 10 semaines. »

 

Quelle est votre relation avec Javado ?

« Je vous considère comme un exportateur avec clairement son propre style. Vous êtes assez gros pour être un acteur important sur le marché, mais pas assez gros pour devenir impersonnel. Je connais l’équipe depuis des années, des gens passionnés par les plantes, ça fonctionne super bien. »

 

Quels sont les projets d’avenir ?

« Je voudrais donner aux espèces d’orchidées que je cultive la reconnaissance qu’elles méritent. Lorsque nous fixons les prix, dans le commerce, nous avons pris l’habitude d’étudier des données brutes comme le nombre de branches par plante, la hauteur et la dimension du pot. Mais un consommateur a une vision tout à fait différente de ces petits miracles du monde végétal. Il voit une plante mystérieuse avec les fleurs les plus fantastiques et de délicieux parfums.

 

Pour persuader les commerçants de la qualité et du potentiel de nos orchidées, nous cultivons de plus en plus d’orchidées dans des pots de 9 cm. Il s’agit de belles plantes bien pleines avec le volume que nous livrions parfois dans le passé dans des pots de 12 cm. Nous continuons évidemment aussi à cultiver abondamment dans des pots de 12 cm. Il s’agit alors de plantes qui sont super grosses et qui remplissent bien le pot.

 

Je veux ainsi convaincre à la fois le consommateur et le commerçant de la valeur de ces plantes uniques. »

Publié le: 20 mai 2021