Kwekerreportage: Kwekerij Zeur Niet

kwekerij zeur nietLe nom le plus particulier que j’ai jamais rencontré est celui de ‘Kwekerij Zeur Niet’, en français on pourrait l’appeler la ‘Pépinière Zéro prise de tête’. Ce nom doit certainement cacher une histoire. Leur assortiment est également particulièrement original. Il est temps de faire plus ample connaissance. Je fais le tour de la pépinière en compagnie de Tom Scheffers.

À propos du nom de votre pépinière… pourquoi la pépinière Zéro prise de tête ?
Dans le temps, il y avait ici quatre pépinières dans la même rue, toutes plus ou moins de la même famille, et elles s’appelaient par conséquent toutes ‘pépinière Scheffers’. Cela devait forcément créer des problèmes. Et en effet, il arrivait régulièrement que des marchandises soient livrées chez le ‘mauvais Cheffers’. Un jour, mon père parlait à un fournisseur qui avait exprimé sa frustration à propos de la situation. Mon père lui a répondu : Ok, à partir de ce jour, j’appellerai notre pépinière Zéro prise de tête.
Il est parti chercher un panneau et des lettres autocollantes et le jour même, il a posé le panneau devant la pépinière. Une plaisanterie, typique de mon père. Mais tout le monde a très rapidement adopté ce nom. Zéro prise de tête est un nom dont nous sommes fiers. Cela nous va bien. Nous aimons prendre les choses à bras le corps. Pas de chichi. Nous avons aussi un slogan : Just let it grow! (Juste laisser pousser). Ça sonne un peu comme Just let it go (Juste laisser faire les choses), un joli clin d’œil au thème ‘zéro prise de tête’. Mais cela correspond aussi à notre passe-temps favori : essayer des choses. Si une éventuelle nouvelle plante croise notre chemin, nous l’adoptons et regardons comment elle évolue.

Donc, vous êtes de vrais pionniers ?
Vous voulez savoir qui nous sommes en réalité ? Nous ne sommes qu’une petite pépinière et nous ne possédons pas de systèmes automatisés dernier cri. Nous ne pouvons pas concurrencer les gros producteurs dans le segment des plantes standard. Donc nous faisons les choses juste un peu différemment. Nous essayons un peu de tout et imaginons toujours quelque chose de nouveau. Vous pouvez par exemple nous connaître grâce au Castanospermum, au Snaily et au Lova.

Quelle histoire se cache derrière le Lova ? Le nom complet est : ‘Lova, life on lava’. Il s’agit de plantes qui poussent sur une pierre de lave noire. Elles s’agrippent à la pierre avec leurs racines. La pierre de lave offre un support, de l’humidité et de la nourriture. Et elle est évidemment très décorative.
L’idée vient d’un ami producteur australien. Nous avons pu l’essayer ici et les réactions ont été très positives. Cela fonctionne comme suit : nous recevons des pierres de lave munies d’un trou au-dessus et d’un fond plat. Nous plaçons une bouture dans le trou de la pierre. Dans une partie de nos serres, on trouve en permanence un fond d’eau. Nous y posons toutes les pierres de lave et les plantes poussent alors magnifiquement dans la pierre, jusqu’à ce qu’elles soient assez grandes pour être vendues. Nous les mettons alors dans une coupe décorative, ce qui leur permet de conserver un petit fond d’eau également chez le consommateur.
Nous avons aussi un certain nombre de XL Lovas. Ce sont de véritables modèles d’exposition. Un conseil pour les jardineries : Mettez un exemplaire XL dans votre rayon de Lovas. Il attirera vraiment l’attention. Les jardineries qui le font doivent aussi régulièrement commander de nouveaux modèles d’exposition, car ceux-ci rencontrent aussi un franc succès.

 

Les serres sont réparties en plusieurs secteurs, tous séparés par des portes coulissantes. Le ‘marais’ où les Lovas poussent est magnifique. La seule chose qu’il me manque encore, c’est le bruit de la pluie, les cris des singes et les chants des oiseaux. Une porte coulissante plus loin, je me retrouve devant une nouvelle surprise. Ici poussent toutes sortes de plantes à feuillage rare. Dites-moi, Tom, que voyons-nous ici ?
Ceci est un Epipremnum albo variegata. Nous faisons l’éloge de cette plante au feuillage tacheté de blanc. Ici, vous en voyez quelques-uns qui sont déjà un peu plus vieux et vous constatez que les trous dans les feuilles forment de grandes entailles. La plante adulte ressemble soudain énormément à un Monstera à feuilles tachetées de blanc. Mais l’avantage de l’Epipremnum est qu’il se comporte mieux à l’intérieur. Un Monstera tacheté de blanc n’est pas facile à faire pousser à l’intérieur, tandis que cet Epipremnum ne pose aucun problème, même en hiver !
D’autres plantes dont nous sommes très fiers sont le Raphidophora qui pousse en largeur et le Monstera dubia. Vous voyez comment son feuillage grimpe sur le large tuteur ? Pour les amateurs, nous avons même un certain nombre d’exemplaires géants. Tout comme pour le tuteur en mousse, Kratiste a également développé les tuteurs larges comme alternative biodégradable. Nous sommes en train de cultiver les premières plantes avec ceux-ci et ça fonctionne super bien.

 

Et quels sont vos projets pour l’avenir ?
Un jour ou l’autre, mon père partira en retraite. (Au moment où Tom est en train de dire cela, Jos passe soudain par hasard.)
Tom : On était justement en train de dire que tu vas fêter tes 64 ans cette année.
Jos : Oui, j’ai hâte de pouvoir travailler une après-midi de moins par semaine. Même si cela m’amuse de venir vous embêter chaque jour, ton frère et toi.
Nous allons en tout cas continuer à découvrir de belles plantes qui nous correspondent. Mon frère Stef est parti en voyage en Asie en janvier et il continue de rendre régulièrement visite à nos contacts là-bas.
Je suis quant à moi en charge de l’administration et des ventes. Je dois actuellement veiller à ce que tout soit correctement saisi dans les systèmes informatiques, mais je continue à apprécier le contact personnel. C’est difficile de développer une relation avec des gens qui envoient uniquement des commandes automatiques. Alors que je trouve que le contact personnel est très important. Javado est une entreprise que je peux facilement appeler de temps en temps quand j’ai quelque chose de sympa à proposer. Tout ne doit pas être automatisé. Pas de prise de tête, simplement garder de temps en temps un contact personnel.

Publié le: 22 mai 2023