Kwekerreportage: Bremmer Boomkwekerijen

Que se passe-t-il lorsque le producteur que vous avez prévu de rencontrer sur sa pépinière de 15 hectares se révèle être une encyclopédie vivante des conifères ? Réponse : un après-midi passionnant et l’esprit riche de nouvelles connaissances.
Ce producteur, c’est Paul Bremmer. Je vais essayer de retranscrire en mots sa passion pour les conifères.

Avant même que nous ayons vraiment commencé la visite, je me retrouve déjà avec un conifère bleu-gris dans les mains.
«Regardez, c’est un Chamaecyparis pisifera ‘Squarrosa’. J’ai permis à cette variété de continuer d’exister. Il n’en restait que dix plants aux Pays-Bas. Je les ai achetés et j’ai commencé à les multiplier par bouturage. Aujourd’hui, elle est connue et appréciée sur le marché, surtout notamment à Noël, pour sa belle couleur bleue.

Qu’est-ce qui a déclenché votre passion ? Comment avez-vous acquis  un tel savoir des conifères?
Lorsque j’ai commencé à travailler dans la pépinière de mon père en 1993, c’était encore une pépinière typiquement boskoopoise avec une large gamme de plantes dont des conifères. Les pépinières ont commencé à se spécialiser, et nous avons suivi cette voie. Le choix des conifères a été rapidement fait. J’aime acquérir des connaissances et j’ai été absorbé par l’univers des conifères avec plaisir. Je prends plaisir à visiter des arboretums et des pépinières de conifères dans le monde entier. Le fait que nous cultivions aujourd’hui plus de 150 espèces montre à quel point le monde des conifères est riche.

En quoi Bremmer Pépinières se distingue-t-elle des autres producteurs de conifères ?
D’abord, nous sommes faciles à reconnaître grâce à la forme de nos pots de culture. Nous avons conçu nous-mêmes ces pots noirs à large rebord évasé. Ce rebord facilite la prise en main des plantes, et il comporte une encoche où l’étiquette s’insère et se fixe solidement.

Ce qui nous distingue également, c’est l’étendue de notre assortiment – nous avons beaucoup de variétés spéciales. Et, bien sûr, la qualité. Qu’il s’agisse d’un Taxus baccata produit en grande quantité ou d’un Cedrus particulier, chaque plante est cultivée avec soin.

À l’exception d’un seul pin à croissance lente, toutes nos plantes sont cultivées en pot. Elles ne sont pas extraites du sol, car c’est une intervention dont les plantes doivent toujours se rétablir. Ainsi, elles peuvent être commercialisées toute l’année avec leur système racinaire intact.

Et au niveau des saisons, comment cela se passe-t-il chez vous ?
Les conifères sont verts toute l’année et constituent donc une base solide pour le rayon extérieur d’une jardinerie. Comme pour la plupart des plantes de jardin, notre pic se situe au printemps. En été, nous vendons beaucoup de conifères de haie. C’est parce que les producteurs qui les vendent en motte arrêtent à la fin du printemps pour des raisons de qualité. Vers Noël, les conifères sont de véritables créateurs d’ambiance, c’est donc aussi une saison importante.

En parcourant les rangées de plantes en voiturette, nous nous arrêtons à chaque variété possèdant un récit fascinant. Je ne peux pas toutes les raconter mais celle du Taxus baccata est trop belle pour la laisser dans l’ombre.
Le Taxus baccata est un arbre magnifique qui poussait autrefois en abondance dans cette partie du monde. L’Angleterre possédait également de superbes forêts de l’ifs commun. Son bois est extrêmement solide, résistant et flexible. Au Moyen Âge, les Anglais ont découvert que les arcs longs fabriqués avec ce bois pouvaient tirer plus loin que tous les autres. Cet atout leur a donné un avantage considérable sur les champs de batailles et leur a valu de grandes victoires. Les arbres furent abattus jusqu’à ce qu’il n’en reste plus aucun en Angleterre. Ils commencèrent alors à importer le bois d’if depuis l’Europe continentale. De nombreuses vieilles forêts d’ifs ont été abattues, cet arbre autrefois commun est devenu rare dans toute l’Europe. Changeons cela ensemble !

Voyez-vous certaines tendances dans le monde des conifères ?
Chaque région a ses propres préférences. En Scandinavie, on privilégie les espèces extrêmement rustiques. Dans d’autres parties de l’Europe, cet aspect compte moins et on apprécie surtout la forme et la couleur. En Europe de l’Est, les contrastes de couleurs sont particulièrement recherchés. En Angleterre, je remarque une légère préférence pour les espèces adaptées à la taille ornementale. La demande pour la couleur bleu-gris a augmenté sur tout le marché.

Que souhaiteriez-vous dire aux jardineries et aux consommateurs ?
J’aimerais que davantage de gens apprécient les conifères comme moi. Ils offrent un abri aux oiseaux, aux hérissons et aux insectes. Ils donnent de la couleur au jardin toute l’année et sont incroyablement diversifiés. Je cite: en haie, en taille ornementale, en plante de rocaille, en arbre, en couvre-sol et en pot sur la terrasse. Ajoutez à cela toutes les formes et couleurs particulières, vous comprendrez pourquoi une large gamme trouve, toujours, sa place dans toute jardinerie.

Nous terminons la visite à côté de la pépinière. Après avoir traversé les roseaux, nous arrivons à un petit lac.
La force de la nature… Nous collectons l’eau de pluie dans notre bassin. En période humide, l’excédent s’écoule vers ce lac. Les berges naturelles se fondent dans une haie d’arbres en créant un abri pour les auxiliaires naturels comme les guêpes parasitoïdes, les coccinelles et les acariens prédateurs. Une faune opportune pour effectuer un  travail utile dans notre pépinière.

Publié le: 1 décembre 2025