BLOG: Stolk-Flora

Le sentiment que nous devons prendre soin les uns des autres et de cette terre est profondément ancré chez le producteur de Phalaenopsis, Jan Stolk. Il y a de nombreuses années de cela, il avait accroché une banderole dans son entreprise. On pouvait y lire : « Respect pour la terre. Respect pour l’homme. » Ce qui a débuté avec une banderole a finalement donné naissance à ‘Your Natural Orchid’. Curieux de découvrir ce qui se cache derrière cette belle marque, j’accompagne Jan, Koen et le chien Jack à travers la pépinière.

 

Vous avez obtenu le certificat MPS-A avec le meilleur score possible. Mission réussie, Jan ?

 « Il faut faire ce qu’on dit et dire ce qu’on fait. Nous avons longtemps attendu avant de dire ce qu’on faisait. Je suis une personne discrète, tout comme Koen. J’ai pris la décision de commencer à produire sans aucun produit chimique, mais je ne m’en suis pas vanté. Ce n’est qu’après nous être assurés que nous pouvions le faire avec succès que nous voulions quand même en tirer parti. La marque ‘Your Natural Orchid’ a été développée et nos emballages durables complètent l’histoire. À mon avis, lorsque vous diffusez une telle marque, vous devez au minimum avoir un tel score MPS. »

 

Qu’est-ce que cela implique, en tant que gros producteur, de travailler sans aucun produit chimique ?

 « Pour moi, c’est tout à fait logique. Pendant mon court passage sur cette terre, je fais tout ce qui est en mon pouvoir. J’aime les jolies plantes et je suis super fier de savoir que nos orchidées apportent autant de joie. Notre culture demande un peu plus de temps que celle de certains de nos concurrents et le prix de revient est un peu plus élevé, mais nous constatons que la culture biologique apporte de nombreux avantages.

Je ne peux d’ailleurs pas utiliser le mot ‘biologique’ qui est un terme protégé. Nous cultivons bien suivant les directives, mais étant donné que j’utilise un type d’engrais artificiel comme nutriment plutôt que de l’engrais organique, nous ne pouvons pas obtenir le certificat UE nécessaire.

 

Je m’égare, les avantages de la culture écologique sont nombreux. D’abord évidemment pour l’environnement. Nos plantes sont en outre résistantes et tiennent extrêmement longtemps, et nous ne combattons rien. Croyez-moi : tout ce que vous combattez ne vous apporte que du malheur. C’est d’ailleurs une bonne leçon de vie. Si vous combattez les maladies avec des pesticides, vous ne vous en débarrassez jamais totalement. Il vaut mieux aborder les choses de manière naturelle. Stimulez la résistance de la plante, améliorez la vie du sol et assurez-vous les services d’une petite armée de combattants naturels. C’est ainsi que nous voyons les choses. Depuis que nous nous basons sur la force de la nature, je ne vois par exemple plus du tout apparaître de pucerons laineux. »

 

 

L’énergie est également un facteur important pour la culture des Phalaenopsis. Qu’en est-il chez vous ?

 « Vous avez tout à fait raison. Les jeunes plants ont besoin de chaleur et ensuite, pour stimuler la ramification, ils ont besoin d’une période plus fraîche. Heureusement, nous bénéficions ici, dans l’ouest des Pays-Bas, d’un climat favorable. Il ne fait pas vraiment chaud, ni vraiment froid. Il est par conséquent relativement simple de chauffer et de refroidir. Tout d’abord, nous utilisons en effet de l’énergie, mais nous avons pris de nombreuses mesures pour limiter notre consommation. Nous disposons d’un stockage d’eau chaude/froide sous l’entreprise qui nous permet d’utiliser l’eau chaude récupérée l’été en hiver et l’eau froide récupérée l’hiver en été. Nous avons investi dans une pompe à chaleur qui nous permet de refroidir et de chauffer via des flux d’air. Le gaz que nous consommons est utilisé dans une installation moderne, à savoir un cogénérateur (voir page 17). David Attenborough, un homme que j’admire énormément, s’est exprimé de manière positive sur les nouvelles techniques utilisées par la serriculture néerlandaise. Le gouvernement néerlandais est très sévère, nous avons eu pour mission de continuer à réduire encore plus notre consommation de gaz. C’est quelque chose qui nous préoccupe énormément. »

 

Koen, vous vous êtes plongé dans l’univers des matériaux d’emballage. Quelles sont vos constatations ?

 « C’est exact. Je participe à différents groupes de travail, à la fois avec d’autres producteurs et avec des personnes en dehors de notre secteur. J’en apprends beaucoup. L’utilisation des matériaux est un sujet complexe, mais moins d’emballages, c’est toujours mieux !  Pourquoi munir chaque plante que vous vendez d’une housse en plastique alors que celle-ci est retirée dans le magasin ? Nous avons été parmi les premiers à utiliser du papier pour envelopper les plateaux. Les plantes peuvent ainsi être transportées sans housse. Le plateau est également fabriqué en papier et même le petit clip qui permet de fixer la plante au tuteur n’est plus en plastique. Nous n’avons pas encore réussi à trouver une alternative au pot de culture en plastique transparent.

 

Notre empreinte écologique est un autre sujet sur lequel je me suis penché. Nous allons calculer notre ‘HortiFootprint’ (empreinte écologique horticole). Il existe différents prestataires qui peuvent nous y aider et nous sommes en train de réfléchir avec qui nous voulons le faire. »

 

Phalaenopsis BolgheriNous n’avons pas encore parlé des Phalaenopsis !

« Lorsque vous vendez une orchidée, vous vendez de l’émotion ! Les plantes peuvent vous déstresser. Un Phalaenopsis ouvre ses fleurs l’une après l’autre, un lien se crée entre les personnes et leur orchidée. Ce n’est pas tellement étrange, car vous pouvez profiter extrêmement longtemps d’un Phalaenopsis en fleur.

 

Notre base est un large assortiment de variétés aux fleurs moyennes à grosses, dans les couleurs les plus fantastiques. Nous avons en outre un certain nombre de spécialités de la maison. Je parle alors de Flower Symphony, d’Angel, de la série Manta et de notre tout dernier fleuron, le Bolgheri.

 

Qu’envisagez-vous pour l’avenir ?

 « Nous avons déjà obtenu beaucoup, mais en même temps, nous n’en savons encore que très peu. Je le vois comme une exploration. La nature a encore beaucoup à nous offrir et nous continuons de rechercher de belles solutions. Un exemple : l’été, des thrips risquent d’entrer dans la serre. Avec un extrait d’ail, nous essayons de repousser les insectes.

Je suis en tout cas très content de la manière dont notre organisation fonctionne désormais. Une pépinière ne concerne pas seulement la culture de plantes, mais aussi les gens. Nous choisissons chaque année un thème annuel pour notre entreprise. Cette année, le thème est l’équilibre. La nature recherche toujours l’équilibre. Êtes-vous en équilibre ? En ce moment, le monde est très agité. Cela menace votre équilibre. Nous nous retrouvons quatre fois par an tous ensemble et parlons du thème, ce qui nous permet de faire ressortir des tas d’idées.

 

Moi-même, j’ai été déstabilisé lorsqu’au printemps 2020, j’ai dû jeter toutes mes plantes, dont nous nous étions occupés depuis toute une année, à la benne. Cela m’a fait très mal. Heureusement, depuis, j’ai retrouvé tout mon équilibre. »

Publié le: 1 septembre 2022